Passé – 2 – activité 10
Objectifs
- mobiliser ses connaissances sur les genres textuels oraux afin d’aboutir à la notion de témoignage
L’enseignant fait à nouveau écouter le document sonore et demande aux élèves de dégager de quel document il s’agit. Dans ce document, le témoin relate des faits douloureuxLe contenu du témoignage fera sans doute écho à la propre histoire de l’apprenant, déclenchant la réactivation de souvenirs douloureux extrêmement chargés sur le plan émotionnel. Le formateur pourrait appréhender ces moments, se sentant démunis dans la gestion de ces aspects plus psychologiques que pédagogiques. Cependant, le contexte dans lequel se déploieraient ces émotions reste un contexte d’apprentissage. Les apprenants adultes ayant fait la démarche de s’investir dans des cours de français langue étrangère s’inscrivent dans un processus d’intégration au sein d’une communauté d’apprenants. Les situations d’apprentissage dans lesquels on les place amène les formateurs et les pairs à porter un regard sur leurs ressources et potentialités et à les valoriser. Tout cela est un point d’appui majeur au processus de résilience sans aucun doute déjà entamé par l’apprenant. Les activités d’apprentissage proposées dans la suite de la séquence sont des activités cognitives (traitement de l’information) qui permettent de « contenir » le vécu émotionnel et ainsi d’aider à une certaine mise à distance de tout ce vécu. Comme mis en avant par Dijoux et Anaut (2020), le contexte d’apprentissage offre de nouvelles ressources relationnelles, psychoaffectives, académiques et créatives qui peuvent aider le processus de résilience en construction.
Les primo-arrivants allophones se retrouvent fréquemment tenus de relater le périple qui les a menés à l'exil, que ce soit face aux autorités et dans leur nouvel environnement. Pour certains d'entre eux, pouvoir mettre des mots sur leur vécu douloureux se révèle indispensable. D'où le choix de proposer ce témoignage afin de donner des outils aux As pour qu'ils puissent, dans un autre contexte que la classe, mettre en récit ce qu'ils ont traversé.
Enfin, le plus souvent, le primo-arrivant allophone est amené à raconter son parcours migratoire dans un contexte de demande de régularisation, dans un contexte de contrôle et de manque de confiance. Il est dès lors important de montrer qu’on peut aborder le parcours migratoire dans un lieu d’apprentissage, dans un lieu où on se sent en confiance et en sécurité.
Pour aller plus loin :
Dijoux, M.=T. & Anaut, M. (2020). Accompagnement à la résilience en milieu scolaire au Liban. Revue de l’AIFRIS, Écrire le social, n°2, p. 4 à 17.
Hubert, B. (2014). Faire de sa vie une fiction. Hommes et migration, n°1306, p.23-30..
– Ce document est
❏ un témoignage
❏ un dialogue entre des amis
❏ un débat
Pour expliquer le sens des genres de textes proposés, l’enseignant peut donner les explications suivantes.
- Un témoignage, c’est une personne qui raconte son histoire.
- Un dialogue, ce sont deux personnes qui parlent ensemble de sujets variés.
- Un débat, ce sont des personnes qui ne sont pas d’accord et qui justifient leur opinion.